Anathor, le né dans la souffrance. Dovia, sa mère, faillit perdre la vie en lui donnant naissance. Grâce aux soins d’Irae, qui deviendra sa marraine, la mère et l’enfant survécurent et Anathor, niché dans les bras de Linoge, son père, prit place dans la famille.
Celle-ci combinant drows, elfes blancs, nains et même quelques rares humains, il grandit au milieu des différentes cultures de ses aînés. De sa proximité avec Uwasa, sa sœur adoptive, et Kahido, il acquit un goût certain pour l’artisanat et l’art nain. Il devint un chasseur des plus discrets, apprenant à se fondre dans toutes sortes d’environnement aux cotés d’Huroko et Dovia, fins archers. Hed, l’un de ses oncles, lui fit découvrirent le maniement de la dague mais il garda toujours une préférence pour le combat à l’épée. Cependant, dans son esprit une chose était claire : il suivrait son père dans l’art du maniement des arcanes.
Il se découvrit très tôt un don pour la magie. Accompagnant Léolas, de quelques années son aîné, il apprit la magie d’attaque, à l’écart du regard de ses parents tout d’abord, sous la surveillance complice de l’elfe blanc.
Quand il se jugea suffisamment habile, il s’éclipsa régulièrement seul. Ce fut lors d’une de ses déambulations que, pris de court par l’attaque subite d’un fauve, il fut sauvé par une boule de feu qui tua l’animal sous le coup. Il fixa un long moment son père qui lui sourit. Mort de honte de s’être montré faible sous le regard de Linoge, il bredouilla quelques mots. Son père le serra contre lui en lui clamant qu’il était fier d’avoir un fils tel que lui et que la magie ne s’apprenait pas avec facilité, qu’il lui faudrait du temps.
Il le poussa alors à continuer. Sous le regard bienveillant de ses proches, il se perfectionna.
Exécution ground avait toujours eu un certain attrait pour la plupart des membres de sa famille et ce fut naturellement qu’il y accompagna Malicia, sa tante. Au milieu des combats, il rencontra Laelith.
Il ne fut pas indifférent à sa beauté et fut charmé par ses manières. Chaque jour qu’il pouvait passer avec elle devint un trésor à ses yeux. Cependant, trop respectueux, il n’osait faire un pas vers elle. Il lui fit comprendre par de nombreuses fois son affection, peut-être plus… il n’arrivait pas lui-même à le déterminer.
Tout devient clair, le jour où la belle elfe noire franchit les limites et l’embrassa.
Alors qu’il passait ses journées avec elle, usant de tout son charme pour lui plaire, se montrant aussi doux qu’il était possible pour un elfe noir de l’être, il comprit sans mal qu’il ne pourrait plus vivre sans elle. Il l’aimait passionnément.
Alors qu’il augmentait en puissance, qu’il prenait peu à peu de l’assurance , Anathor développait une relation des plus amoureuses.
Il aimait passé ses heures à la contempler, parler lui semblait parfois inutile. Son amour le mena à venir se perdre dans les bras de la jeune femme dans une étreinte des plus douces. Il ne put alors détacher de son esprit cette envie folle de la demander en mariage. Certes, il était jeune mais son amour était passionné. Son père après avoir rencontré la demoiselle lui avait fait comprendre qu’il l’appréciait beaucoup et qu’il ne voyait pas d’un mauvais œil leur relation.
Il se perdit dans la contemplation du visage de Laelith, endormie contre son torse. Son destin était devant lui. Où elle irait, il la suivrait, jusqu'à s’y perdre s’il le fallait.
Et la disparition de Laelith si soudaine le toucha en plein cœur. Le clan venant d’être créé a ce moment la, il ne su que faire.
Il avait ses responsabilités envers sa famille mais son amante lui manquait tant. Il resta donc un moment auprès du clan, cachant à tous son état d’esprit proche de la dépression. Alors qu’il avait été convié à une entrevue avec la reine avec les clans de leur ville, il vit plus clairement où en été la situation. Le clan n’avait peut-être pas tant que cela besoin de lui. Il prit donc ses parents à part et leur expliqua son départ, laissa un mot dans la maison du clan et partit sans regarder en arrière. S’il y avait une urgence, ses parents seraient comment le contacter. Il n’avait pas à s’inquiéter. Il partit donc à la recherche de Laelith, abandonnant tout derrière lui.
Déambulant depuis quelques temps déjà, il avait relevé des pistes mais toutes ne menèrent a rien. Ayant presque perdu l’espoir, il se rendit à son village natal et se perdit dans ses souvenirs.
Après des semaines de déambulations, il finit par retrouver Laelith, blessée et en état de choc. Il la soigna, la rassura et la prit sous son aile, la ramenant auprès du clan.
Il commençait à peine à goûter à un peu de tranquillité qu’il fit une rencontre qui bouleversa quelque peu sa vision de la guerre qui se préparait. Alors qu’il allait récolté des ingrédients avec quelques membres du clan, il croisa pour la première fois celui qu’on lui présenta sous le nom de Culgan : un opposant, un homme au service du royaume ennemi. Mais au premier coup d’œil, Anathor sentit ses troubles et calma ses compagnons. C’était le début quelque peu entortillé d’une relation tantôt chaotique tantôt amicale entre les deux qui finit en véritable amitié et qui amena Culgan a compter autant aux yeux d’Anathor qu’un membre de son clan, un membre de sa famille.
Il passait beaucoup de temps a ses cotés pour essayer de lui remonter le moral au plus bas pour diverses raisons mais le sujet revenait souvent a Thrallia, la belle orc qui avait pris le cœur de Culgan. Anathor aurait voulu la haïr pour ces larmes qui coulaient sur le visage de son compagnon mais il en parlait avec une tel passion, qu’il comprit vite que c’était de la pure jalousie et tenta d’arranger les choses pour Culgan, s’oubliant une fois de plus au profit des autres.
Embrouillé entre ses envies de paix et les désirs de conquête de son père, le jeune elfe noir menait sa vie au jour le jour, profitant parfois d’un moment pour s’échapper rejoindre son compagnon, chassant avec plaisir avec lui.
Sa vie en était là quand arriva un groupe de fanatiques, rallié a Kain. Il les vit tout de suite d’un mauvais œil en notant qu’ils s’en prenaient fréquemment aux elfes.
(vous en reviez? voila la secte a ses debuts :p)
Il mena alors un combat dans l’ombre contre eux, se mêlant à leur groupe sous une identité d’emprunt. A son propre étonnement, cela ne lui déplaisait pas de jouer ce rôle, celui de quelqu’un rempli de sadisme, si éloigné de sa personnalité.
Draiden, qui commandait à ce groupe, finit par découvrir son identité et le fit prisonnier, espérant en tirer profit. Anathor subit un emprisonnement, mais a part les colères répétées de Draiden et une séance d’interrogatoire de Loptrel, il n’eut pas autant que cela a supporter et s’en étonna.
Au fond, il pensait subir mille tortures une fois entre leurs mains. Il se prit à apprécier les visites de certains d’entre eux plus que les heures de solitude. Limlec avait vite obtenu sa confiance. Anathor eut beau se répéter que cela n’avait aucun sens, il se laissa peu à peu bercer contre sa volonté par les paroles des membres de la secte du chaos. Il perdit confiance en son clan qui n’agissait pas pour le sortir de là et prit bientôt presque plaisir aux chasses en compagnie des membres de la secte, seuls moments de liberté sous l’œil vigilant de ses geôliers.
Ce fut pendant l’une de ces expéditions qu’arriva un accident qui lui couta la vue. Une morsure d’araignée des sources au venin mortel faillit lui couter la vie. Grâce à un antidote préparé par Akhana, ancien compagnon de son clan, qui était devenu un shaman de la secte, il n’en devint qu’aveugle.
Ce fut Raven, qui avait suivi son disciple Akhana, qui le fit sortir de cette situation, presque contre son gré.
Anathor, une fois sa liberté retrouvée, et ayant elevé un strider pour compenser sa cécité, ne confia à personne ce qui s’était vraiment passé mais l’un de ses premiers actes fut de convoquer son père pour lui dire qu’il refusait la succession en tant que chef de clan comme celui-ci le désirait.
Linoge prit la nouvelle sans trop de mal et lui indiqua que le temps du Trône des Murmures était bientôt révolu. Anathor ne comprit pas immédiatement où il voulait en venir. Quand il réalisa, c’était trop tard. L’annonce de la mort de son père le bouleversa.
Il avait tant perdu. Il n’avait réussi a sauver qu’une petite partie de sa famille : Laelith, sa femme si chère a ses yeux, Uwasa, sa sœur adoptive, une jeune naine farfelue qu’Hotgar, son compagnon avait suivi.
C’était si peu… Il était parti et avait tourné le dos quand il avait appris la mort de son père, image sévère mais si respectée de son enfance. Il avait laissé en arrière tant de personnes qu’il aimait qu’il ne comptait plus les pertes. Il souffrait quotidiennement de les avoir abandonné. Sa mère, il n’avait jamais eu de nouvelles… pas plus de Culgan… Peut-être… peut-être que s’il était resté les choses avaient été différentes.
Je ressens comme des lames de feu
Survenues de ma mémoire
Ce jour odieux
Ou j’ai vu sous mes yeux
Mourir mon peuple,
Mon histoire
Chaque jour je vis
pour venger tous les miens
dont j’étends encore les cris
je traquerais tous ces assassins
ce qui m’ont volé la vie.
Ca ne ramènera personne ici
Sur ma route, mon chemin
Mais je pourrais enfin
Oublier ses cris
Qui hante chaque jour mon destin.Il mit pied a terre et laissa Camos, son dragon, à l’entrée de la ville. Il venait à peine d’arriver Il promena son regard aveugle sur les rues de Dion et se dirigea vers la taverne pratiquement vide à cette heure-ci. Il avait pris l’habitude avec le temps de faire avec son handicap. Il se sentit étrangement perturbé, percevant comme un regard sur lui. Ce fut la voix de Draiden qui l’accueillit et il ne put s’empêcher un frisson. Pourtant, il accepta son invitation à boire et écouta avec attention ce qu’il avait à lui dire. Ce fut, non sans quelques doutes, qu’il accepta la proposition qu’il lui fit.
Il jura fidélité a Kain et retrouva sa vue dans un rituel obscure dont il garda la marque sur le front. Le temps passa et il jugea plus habile de garder ses anciens relations et en créer des nouvelles avec ses ennemis. Il savait se montrer diplomate et sortir les mots qu’il fallait mais un événement qu’il n’attendait pas aller bouleverser ses résolutions a obéir aveuglement a Draiden : alors qu’il divaguait sur le territoire, il tomba sur celui qu’il n’aurait jamais cru revoir, son plus ancien et plus fidèle ami Culgan.
D’abord enchanté de le retrouver, il perdit vite sa bonne humeur. Culgan allait une nouvelle fois être son ennemi. Un clan allait bientôt voir le jour en partie sous sa direction : un clan qui chassait le mal. Anathor se retrouva blessé de cette nouvelle situation de conflits et en parla directement à Draiden. Celui-ci lui exposa un plan et le drow ne pu que sourire, ne sachant s’il était satisfait ou pas.
Pendant que toutes les pièces du jeu se mettaient en place, Anathor s’amusait avec ses propres atouts. Il mit la plupart de l’alliance en confiance avec lui et de nombreux ennemis. Entre disputes et réconciliations, il vivait encore fréquemment quelques déambulations avec Culgan, l’aidant malgré la situation critique.
Là, les Heraults firent une bêtise qui leur coûta cher : ils enlevèrent l’un des leurs. Ils firent surtout l’erreur de le faire au nez d’Huroko qui s’empressa de prévenir Anathor. Ce fut enragé qu’il écuma les terres avec l’elfe comme guide pour retrouver Culgan, aussi coupable que les autres de cet acte.